Les familiers des réseaux sociaux ont pu sans doute voir fleurir des illustrations comparant le drame du submersible Titan avec celui des réfugiés en Méditerranée. D’un côté 5 morts et de l’autre plus de 700 disparus. D’un côté des riches qui vont visiter une épave de plus de 100 ans. De l’autre des migrants en mode survie. D’un côté, une débauche de moyen terrestres, aériens, maritimes et sous-marins et de l’autre une agence Frontex qui ne répond pas aux appels au secours répétés pendant des heures. D’un côté un aspect spectaculaire de moyens, d’argent et d’énergie qui mobilise les médias en boucle et de l’autre ce qui est devenu une banalité qui ne mérité aucun intérêt. D’un côté une place démesurée aux recherches pour retrouver ce petit sous-marin. De l’autre des centaines de vies perdues en Méditerranée dans la quasi-indifférence. Deux poids deux mesures dans les sauvetages. Contraste saisissant entre les moyens colossaux déployés pour tenter de retrouver un submersible touristique et les ressources limitées aux sauvetages en mer pour les migrants noyés en masse. Cela met en évidence quelques réflexions :
Si la a débauche de moyens peut être considérée comme belle dans son souci de sauver des personnes, pourquoi ne pas la mettre au service de tous ? Sinon elle devient indécente quand elle se focalise sur une seule catégorie de population : les plus riches.
Nous découvrons qu’il n’y a pas de migrants, mais des pauvres. Un migrant riche ne pose pas problème.
« Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » La fable de La Fontaine « les animaux malade de la peste » dit bien le côté universel et éternel de l’hypocrisie humaine : c’est toujours le plus faible qui est puni. Quand un lion mange des moutons il n’y a pas péché ; mais quand un âne mange de l’herbe dans un pré, il faut le sacrifier.
Quand la justice est contrôlée par les puissants ou les plus fortunés, la honte ne dérange plus. La débauche financière est choquante : Chaque migrant a payé 4000 euros pour tenter de sauver sa vie quand d’autres s’amusent à risquer la leur pour 250 000 dollars.
Que dire de l’intérêt complaisant des Médias et du nôtre dans cette course contre la mort. Le défi était grand, spectaculaire. Nous sommes entretenus et tenus en haleine dans une attente insoutenable face au drame de Titan et de ses 5 passagers.
Devant ces indécences se pose la grande question de la fraternité, celle de la compassion et de la solidarité. Chacun est invité à une réflexion de fond sur ses croyances, ses valeurs, ses convictions pour rester objectif, lucide. Comment prendre du recul, faire la part des choses, entendre avec justesse les traitements médiatiques des événements ?
Ayons une pensée vis-à-vis des pauvres …riches touristes qui dépensent des sommes folles «pour « aller voir le Titanic » comme pour ceux qui, par milliers, naufragés de la misère, perdent leur vie pour tenter de subvenir à la survie des leurs.