Debout les femmes !

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Je lisais, il y a peu, qu’il faudrait sans doute attendre 130 ans pour que les droits des femmes soient à peu près effectifs ! Il faut dire que le patriarcat et le machisme veulent garder leur pré carré. Ce qui se passe avec les talibans en Afghanistan et dans certains pays islamiques , avec les mâles violents et alcooliques en Amérique latine, les beaufs en Europe, ne favorise pas son avancée. En plus, les lourdeurs religieuses, comme dans l’Église catholique n’aident pas à l’ expansion égalitaire de leur situation …entre autres raisons…

La journée internationale des droits des femmes de ce 8 mars a été créée par Clara Zetkin, figure allemande du féminisme socialiste, qui propose la création d’une journée de la femme lors du congrès socialiste de 1910 à Copenhague. Elle a été reprise par les Nations-Unies en 1975 pour faire du 8 mars la journée internationale des droits des femmes. Passage du féminin singulier au féminin pluriel, tant les approches les concernant ne peuvent se limiter à un seul modèle.

Une amie, hier, lors de la manifestation des retraites, se démenait au milieu des manifestants pour distribuer un tract détaillant toutes les actions et manifestations (films, conférences, expositions, débats, soirées festives…) sur le département concernant l’amélioration de la situation des femmes. A l’image de biens des actions de par le Monde. Bon moyen pour encourager leur type de présence dans bien de domaines comme la politique, l’économique, les Églises …et au foyer ! En effet, la publicité y met son grain de sel pour vanter tel robot ménager, tel aspirateur, ou offrir tel cadeau ou une fleur en fonction de l’achat qu’elles feront ce jour là.  Jour où certains pourront dire « Chérie, laisse la vaisselle dans l’évier, tu la feras demain, c’est ta journée ! » Le lendemain, recommencera les féminicides (126 en France en 2022) les violences et leurs exploitations, qu’elles soient sexuelles ou économiques (la réforme idéologique des retraites, qui sera pour elles une régression sociale majeure, montre que ces invisibles du soin, du lien, de la propreté seront les dindons de la « farce » en continuant à être payées avec des salaires 40% de moins que les hommes à travail égal).

Pourtant, le postulat de base lors de la création de cette journée visait des droits fondamentaux concernant leur dignité, une égalité des chances face aux hommes, une amélioration de leurs conditions de vie. Certaines femmes en ont fait leur cheval de bataille dans ce domaine où, beaucoup d’entre elles, sont exploitées avec des salaires de misère, des horaires décalés, en difficulté pour boucler les fins de mois, surtout pour celles, seules, avec des enfants à charge.

Notre Président, a voulu utiliser cette journée pour son profit en voulant mettre Gisèle Halimi au Panthéon, tout en continuant d’ imposer des conditions de travail dévalorisantes et pénibles pour la gent féminine. Il a oublié ses promesses où il affirmait, pendant la Covid,  qu’« il faudra se rappeler que notre pays tient tout entier sur ces femmes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Les premières de corvée en ont ras-le-bol de ce mépris, de cette hypocrisie, et d’une inaction gouvernementale qui continue de les pénaliser.

50% de l’humanité sont ainsi ostracisés et dévalorisés, maltraitées, précarisés. Le problème n’est donc pas les femmes mais les hommes. Maris, patrons, curés doivent changer leur perception de la femme, trop souvent perçue comme seule mère, ou seule épouse, ou seul objet de jouissance. Ils doivent changer leur vision de la femme idéalisée ou fantasmée.

Suggestion : et si nous, les hommes, de manière régulière, nous partagions plus amplement les tâches domestiques et parentales, aidions notre conjointe ou notre amie à se libérer d’une double journée de travail (boulot et maison), faisions les courses, le repas ou la vaisselle à leur place ? Petits gestes c’est sûr, mais qui diront la bienveillance et l’attention qui nous habitent à leur égard. Peut-être alors que les mentalités commenceraient à changer et l’égalité s’instaurerait enfin en prenant notre part dans ces défis.

Mais au-delà de ces gestes concrets, saurons-nous entendre la part féminine, si peu utilisée en l’homme ? Elle crie son besoin de beauté, de tendresse, de vie, de sensibilité chez les mâles pour qu’ils sortent de leur virilité si souvent violente. Révolution copernicienne encore au XXIème siècle pour abandonner un patriarcat mortifère !

Pour mesurer les enjeux, le film de François Ruffin et de Gilles Perret « Debout les femmes ! » (2020) est explicite dans sa dénonciation de lexploitation féminine , à travers rires et émotions. Vous pouvez le trouver en CD ou en streaming direct et replay sur CANAL+myCANAL si vous êtes abonnés à ces chaînes.

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