Déconfiner Dieu

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Le Christ jaune de Gauguin (sculpture originale dans la chapelle de Locmalo à Pont Aven)

On parle beaucoup actuellement sur les réseaux sociaux de la nécessité de déconfiner Dieu et de le sortir des Eglises. Covid 19 a eu le mérite d’inviter les chrétiens, (surtout les catholiques à propos du culte eucharistique rendu impossible du fait du confinement) à réfléchir sur des modalités autres de présence de Dieu dans la vie des hommes.
Cela me rappelle qu’il y a quelques années, en 2016, à la suite d’un effondrement de corniche à l’intérieur de l’église locale, celle-ci avait été fermé pour cause de « dangerosité » par les pouvoirs publics.
J’avais alors écrit un texte sur l’évasion de Dieu de son église pour rejoindre la vie les périphéries…. C’était lui le coupable de la détérioration…
Comment ? Lisez plutôt :

1- Chronique de Pierre dans « La corniche effondrée » du 21 janvier 2017:

Une explication pour la chute de la corniche dans l’Eglise de Plouguiniel ?
Les récents incidents matériels survenus en l’église de Plouguiniel ont dernièrement trouvé un écho dans la presse des journaux régionaux relatant, en page locale, la fermeture de l’église après l’effondrement d’une corniche à l’intérieure de celle-ci. Pour ne pas prendre de risque, la mairie a préféré interdire l’accès à l’édifice pendant quelques semaines, le temps des travaux.
« Les causes précises ne sont pas connues, » relatait le maire de la commune, ajoutant qu’il « n’y aura pas d’expertise. »
Veut-on étouffer l’affaire ? Certains, suspicieux, ont préféré mener leur enquête de leur côté puisque, en mairie, en accord avec l’autorité ecclésiastique, on a préféré ne rien savoir ou taire le pourquoi de ces incidents. Le résultat est assez surprenant. Il semblerait que le « problème » venait de l’intérieur de l’édifice… et cela s’est produit en pleine nuit.
Explications de cette enquête :
En effet, depuis des lustres, des responsables religieux s’entêtent à vouloir enfermer Dieu dans une petite boite, dite « tabernacle ». Or, Dieu, en son Fils, c’est connu, ne respire bien que dans le Monde, au milieu des siens. On rapporte que c’est pour ça qu’il s’est incarné, de façon à faire une Alliance, un deal sans contrepartie, avec les hommes.
Sans doute, s’ennuyait-il ferme malgré les quelques rares visites dévotes de certains paroissiens.

Il semblerait donc que, las des incompréhensions dont il est l’objet face à son souhait de
continuer à vouloir rejoindre la vie du peuple de tous les jours, las des refus sans cesse réitérés de demandes de libération (même conditionnelle), il aurait découvert cette fissure-faille assez grande pour qu’il puisse prendre le large, s’éclipser doucement hors des murs où on veut l’enfermer et rejoindre le monde et le cœur des hommes qu’il affectionne tant.
Hélas, malgré sa capacité à s’adapter à toutes les situations, le passage était trop étroit et les efforts pour tenter de se glisser quand même dans la fissure de la corniche, ont descellé la pierre … faisant tomber tout un pan et le laissant démuni et toujours enfermé dans la noire et froide nuit de son église.
Il avait pourtant l’expérience qu’on pouvait sortir d’un caveau, fermé avec une meule de pierre et gardé par des soldats ! Mais elle n’était rien face aux systèmes de pensées et de foi rigides, fermés sur eux-mêmes, dont il n’a pourtant que faire. Ceux-ci s’avèrent encore plus fortes qu’un tombeau.
Malheureusement, tout Fils de Dieu qu’il est, il n’aurait donc pas pu sortir de sa prison qu’il
voulait tant quitter pour enfin partager la vie des hommes.
Et c’est avec une ferme solennité que, pour plus de sécurité, il a été transféré dans une nouvelle geôle plus sécurisée : à l’église du village voisin … Le temps de mettre aux normes celle de Plouguiniel.
On ne s’échappe pas impunément de ce que certains ont mis plus de 2000 ans à fortifier,
consolider, blinder. Au nom de la « sainte tradition » bien sûr, car les Paroles de la Bonne Nouvelle semblent être trop subversives pour qu’on y revienne.
Du côté de Kerlachappe et à l’entrée du bourg de la nouvelle assignation à résidence, certains affirment avoir croisé le convoi de transfert du prisonnier d’un village à l’autre et percevoir, à travers les vitres, teintées pour plus de discrétion, un regard à la fois pétillant et embué de larmes, curieux comme un enfant, empreint de grande et profonde tristesse, qui découvrait la vie à l’extérieur et à laquelle il ne pouvait être présent…


2- Chronique de Pierre dans « La corniche effondrée » du 25 janvier 2017:

Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’église de Plouguiniel.
Nous relations dans l’édition de la Chronique de la corniche effondrée du 21 janvier 2017 la tentative d’évasion de l’église de Plouguiniel de Jésus-Christ qui voulait rejoindre le monde.
Il n’en est rien, car ce n’est pas une tentative : Il a réussi !
Fausse information donc que la perception de témoins qui croyaient l’avoir « vu » pendant son transfert.
Car d’autres l’ont vraiment croisé dans les rues en toute liberté et se sont même entretenus avec lui. Voici quelques témoignages que nous donnons ici en exclusivité.
Par souci de discrétion nous tairons les noms.
Le jeune X a été transformé lors de sa visite à ses grands parents. La joie de ces derniers étaient tellement grande qu’il a senti comme une chaleur intérieure l’envahir : « c’est comme si j’étais habité par quelqu’un d’autre; C’était vachement bon » disait-il avec son langage fleuri.
Mr B. désespérait de pouvoir dialoguer avec son épouse. Il rapporte qu’il a eu comme une forte invitation à dire oui à une demande de dialogue en couple. Il a senti, disait-il, comme « une forte invitation intérieure à participer à une restauration de sa relation avec sa femme » avec, à la clé, une paix et une joie profonde.
Un autre jeune a été étonné de l’atmosphère de bonheur en lui et chez le mendiant quand l’un a donné et l’autre reçu une modeste pièce. « Un sourire de part et d’autre pour la journée ! » rapportait-il.
Mlle H. qui ne va pas aux offices religieux, et que nous ne pouvons donc pas taxer de bigote,nous a dit combien les temps de méditation personnelle qu’elle prend chaque jour avaient pris une autre dimension depuis l’évasion, car ces moments devenait sources de paix et de joie jaillissant d’une manière incompréhensible dans son entourage.
– Mr G. est comme transformé depuis qu’il a consentit à une invitation à l’intime l’invitant à accueillir chez lui un jeune migrant : « ça ne venait pas de moi, mais comme d’un plus profond de moi ! »
– tout comme Mme R. donnant des cours de français à un jeune afghan : « quelle richesse au delà de nos différences ! » disait-elle.Mr P., sans travail, s’est réveillé un matin, non pas abattu comme à l’accoutumée, mais empli d’une sérénité et d’une confiance profonde pour entamer de nouvelles démarches professionnelles. En croisant un homme la veille, il avait « entendu comme un invitation intérieure : Crois en toi ! »

le Scorff en hiver

Pour tous, ces rencontres qu’ils décrivent avec étonnement comme concrètes se sont pourtant passées à l’intime de chacun. C’est comme si un sourire, un regard, un geste d’attention, une motion intérieure, au cœur d’une relation, venaient illuminer leur vie.
Chose étonnante encore, ces personnes avaient la sensation qu’était semé autour d’elles comme un parfum ou une atmosphère de bonté …
On ne peut que souhaiter à la population plouguinieloise que de croiser cet inconnu qui invite au bonheur intérieur à partager avec d’autres et, surtout, à apprendre à entendre ce qui se dit au cœur de chacun, dans ses joies comme dans ses désolations…
Car, apparemment, Il aurait la possibilité de se fondre en tout homme de bonne volonté…
… Pas mal pour voyager incognito et se faire reconnaître que de ceux qui le vivent ou ont soif d’Autre Chose ! …Un Souffle nouveau s’étend-il sur Plouguiniel ? Nous serions tenté de le croire…
Ainsi donc Dieu ne veut plus être enfermé dans les Eglises et souhaite rejoindre les périphéries du monde ?
Mais a-t-il voulu être emprisonné une seule fois … si ce n’est dans le cœur des hommes ?
Alors participons à sa libération et ouvrons les yeux et soyons attentifs à sa présence autour de nous, en nous, en l’autre ! … et, surtout, si vous le croisez, soyez discrets : Certains le recherchent pour le remettre à ce qu’ils croient être sa place et ce, d’une manière définitive …
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant des suites de cette lumineuse affaire.

Vous pouvez poursuivre la quête de Pierre et sa rencontre avec Manu le vieux pêcheur ici :
https://kestenig.fr/wp-content/uploads/2018/08/en-arpentant-le-poeme-de-jean3.pdf

ou onglet « en arpentant le poème de Jean » sur le site Kestenig.fr
30 petites pages à la découverte un peu particulière d’une lecture de l’évangile de Jean.

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