Faut-il se taire encore une fois ?

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Comment combattre cléricalisme et gouvernance

Voici un extrait du chapitre 2 de mon livre « Jours sombres en Église » qui vient de sortir au mois de décembre dernier .

Pour l’Église catholique, « …Les postures, quelles qu’elles soient, ne nécessitent-elles pas une ouverture, la plus grande possible, aux réalités de la société aujourd’hui et un type de présence fait de gratuité, d’ouverture à l’universel et de tolérance ? Sans arrière-pensée de récupération ou volonté d’imposer ses manières de croire ? Être là, présent, simplement, dans un monde sécularisé, « loin de Dieu » diront certains, (mais est-ce si sûr ?), – mais ô combien ! -, en recherche d’une humanité où Dieu se dit. Comment se retrouver, au cœur de sensibilités opposées ? Les conflits sont-ils irréductibles ou la porte d’entrée d’un apprentissage à vivre ensemble malgré tout ?

La Parole, celle écoutée à l’intime plus qu’assénée de l’extérieur, celle partagée et non glissée comme une peau de banane, ne serait-elle pas le seul vecteur encore audible pour dire à mots nouveaux, ceux d’aujourd’hui, une expérience de rencontre qui a transformé la vie des uns et des autres ?

Alors de quoi peut-il s’agir dans ce qui est décrit ci-après ? Il sera question ici d’une réflexion et d’une expérience portant sur le manque de dialogue dans l’institution ecclésiale locale et son manque d’ouverture aux enjeux sociopolitiques du monde. Dans ce qui suit,
ce n’est pas l’idée d’avoir raison, bien que certains savent quelle est la « volonté de Dieu ». Ce ne sont pas des arguments face à d’autres arguments. Il ne s’agit pas de s’imposer pour obtenir un pouvoir ou un contrôle. On va le lire, le prix est trop lourd à payer.
L’enjeu ne serait-il pas d’entrer sur un chemin d’unité et pour ce faire de quitter cette dualité de « bons » et de « mauvais », de ceux qui se croient « dedans » et mettent les autres « dehors » ? De ne pas se positionner au dessus du lot ? De casser le fonctionnement pyramidal qui est imposé ?
En tentant, simplement, de pousser mon cri d’indignation, je voudrais tant préserver ou aider à retrouver l’unité personnelle de chacun et entre nous. Car les souffrances (de dépression, de sentiment de haine et d’abandon, de colère…) de mes amis me font mal. Mais, là aussi, est-ce que je ne me prends pas dans les filets de la toute-puissance ? James Woody pasteur protestant qui affirmait que c’est l’Église qui quitte les gens, écrivait sur son blog : « […] une parole devient Parole quand elle est rendue capable de dire « oui » à
ce qui illumine nos nuits, oui à ce qui met de l’ordre vital dans nos chaos personnels. Une telle parole fait entendre un au-delà de la plainte. C’est une parole qui nous permet de quitter la condition d’éternelle victime… »


Alors j’ose ma parole. Elle se veut invitation à nous rendre au moins vivables les uns pour les autres, à « mettre de l’ordre dans nos chaos », mais surtout, mais ensemble, à prendre soin des uns et des autres. Quelque soit leur état, leur fonction, leurs engagements, leurs convictions et, par là, à quitter la condition de victime si prompte à se manifester et se dresser dans une belle dignité.
Ce que je sais, c’est que cet autre, mon frère ou ma sœur en humanité, est, dans sa chair, dans sa vie, le nouveau Temple où se réalise la Promesse : « Mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. » (Jean 14/23).
Puisse-t-il, ce cri, résonner jusque dans les profondeurs de tous pour, humblement, « défendre jusqu’au bout cette demeure du Dieu qui s’abrite en nous » et inviter à réfléchir. Un cri pour ne pas oublier qu’ « on est jamais sous les griffes de personne tant
qu’on est dans les bras de Dieu … »
comme l’écrivait Etty Hillesum.
En se posant là, dans ses bras, les uns et les autres, nous pouvons dire les cris qui nous habitent.
Simplement les dire.
Sans les imposer… »

Si sa lecture vous intéresse, vous pouvez le commander ici au prix de 16 euro – 254pages ou par l’intermédiaire de votre libraire habituel avec les référence du titre, de l’auteur et de l’éditeur. Il peut être un intéressant cadeau pour des proches.

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