L’eau se rappelle à notre bon souvenir pour nous inviter à penser à elle comme élément central et déterminant de notre avenir et de notre survie.
Pendant que la rivière le Doubs qui a donné son nom au département est complètement asséchée, plus au sud, le Var et la Vésubie n’arrivent plus à contenir le trop plein d’eau qui monte de la Méditerranée et provoque des catastrophes jamais vues dans la région.
En cause une seule et même raison : le réchauffement climatique.
Plutôt que de s’attaquer à la racine du problème, le gouvernement déclare les villages en catastrophes naturelles et une députée Larem « assiste » (de loin semble-t-il et sans agir) à une nette dégradation de la situation climatique.
Pour couronner le tout, dans la communauté d’agglomération de Digne, comme dans bons nombre d’endroits sans doute) ce qu’on appelle le « service » Eau et Assainissement de Provence Alpes Agglomération fait grimper le m3 à plus de 10 €.
Les rapaces sont là, à l’affût depuis des années pour vendre et faire toujours plus de profits pour un produit qui, comme l’air, devrait être gratuit parce que tout bêtement et tout bonnement est vital pour l’homme. (Mais ne nous préparent-on pas à nous faire payer cet air que nous respirons avec les amendes du non port de masques ?)
Payer pour boire de l’eau , payer pour respirer un air soi-disant « sain », payer pour circuler sur les routes et autoroutes … jusqu’où s’arrêtera la voracité de ces capitalistes ?
« …Que signifient aujourd’hui des termes comme démocratie, liberté, justice, unité ? Ils ont été dénaturés et déformés pour être utilisés comme des instruments de domination, comme des titres privés de contenu pouvant servir à justifier n’importe quelle action… » nous avertit pape François dans sa dernière encyclique sociale.
Les petits font toujours les frais de la mauvaise gestion ou de la privatisation de l’eau. Pas de prospectives, pas d’entretien des réseaux locaux, laisser-aller dans la prolifération des algues qui étouffent les fonds tant fluviaux que maritimes, mais des profits à courts termes.
Nestlé à Vittel, par exemple, surexploite et épuise la nappe phréatique à 100m de profondeur … En attendant de faire ses embrouilles ailleurs la multinationale privatise l’eau de Vittel pendant que la population va la chercher aux alentours…
Après eux, le déluge si je peux me permettre ce mauvais jeu de mot.
« En clair : il faut tout changer, nous dit Jean Luc Melenchon, et placer l’eau au centre de nos préoccupations. C’est un enjeu majeur de notre siècle. Il est grand temps de prendre soin du bien commun qu’est l’eau et de sortir sa gestion des mains rapaces du privé et des actionnaires. »
Ce bien commun se décline à l’échelle planétaire. Des pays se battent pour cette ressource. Et plutôt que se la partager, certains s’organisent déjà pour aller la chercher sur Mars. C’est dire le sérieux de tout l’enjeu de l’eau.
A notre petit niveau, économisons l’eau. Prenons conscience des priorités (une piscine privée est-elle nécessaire aujourd’hui ?) Mais surtout entrons dans l’intelligence des relations qui nous rendent interdépendants et surtout solidaires des citoyens du monde.