Plaidoyer pour la paix

partager

Je constate, dans mon petit quartier, que l’attention que je porte à mes voisins et voisines, (pour démêler des affaires administratives, résoudre des problèmes informatiques, vraiment accueillir un témoin de Jéhovah malgré mes réticences, se soucier des enfants…) favorise un climat de confiance relationnelle, de présence mutuelle heureuse. La Paix dans le Monde débute sans doute par celle de notre cœur et celle dans nos voisinages. La solidarité avec les tout proches n’est-elle pas le chemin de la paix dans le Monde ?
Je viens de travailler avec Adhémar, mon voisin lycéen de 17 ans. Passionné par la vie politique, l’histoire grecque, élu délégué de classe et du conseil d’administration du lycée Pierre Gilles de Gênes.

Il s’était inscrit à un concours organisé par le Ministère des Armées « Les jeunes pour la paix ». Ceux-ci sont invités à « acquérir des connaissances historiques sur la Grande Guerre dans leur région, et à approfondir les notions de guerre et paix en les reliant au monde d’aujourd’hui ».

Adhémar a choisi de faire un plaidoyer pendant que d’autres écrivaient un poème ou s’investissaient dans le dessin ou la peinture. Il est passé me demander conseil après son travail écrit. Nous avons travaillé ensemble, mis en forme son texte et poser les conditions d’une bonne élocution pendant quelques heures. Avec son autorisation, voici le contenu de son travail qu’il a lu devant un aréopage composé de collègues de classe et de représentants de la ville (maire) et du département (conseillers départementaux) et de la nation (préfets et sénateurs), de l’armée, dans une épreuve éliminatoire. Il a obtenu un diplôme dont il est fier aujourd’hui et n’a fait que renforcer son aspiration à une vie politique qui soit de service.

Mesdames, messieurs les jurys bonjour,

À travers ma plaidoirie, je souhaite évoquer et défendre l’importance qu’occupe la paix dans notre vie et le rôle qu’elle a joué dans l’Humanité, en ayant pour objectif de vous apporter un éclairage, notamment vous les élus présents, gardiens de la paix dans notre ville, dans notre pays. La paix doit devenir une passion pour tous car l’Humanité, dans sa quête de transcendance désire s’approcher de la paix universelle. Il faut la conquérir, la préserver !

Croyez-moi, le pire fléau auquel peut se heurter l’humanité est la guerre, qui se caractérise comme la simple négation de la paix : méchanceté contre bonne volonté, violence contre assistance mutuelle, destruction contre conservation.

Des guerres, il y en a depuis le début de l’Humanité : guerres de clans, de territoires, de société. Remémorons-nous les guerres de la Grèce antique, les 8 guerres de Religions, plus récemment les 2 Guerres mondiales ou, encore aujourd’hui, les nombreux conflits comme en Ukraine, en Afghanistan.

Pourquoi certains gouvernants sont-ils prêt à sacrifier la vie de leur peuple dans des guerres comme l’ont fait Hitler ou Poutine de nos jours ?

Certainement pas pour le bien de leur peuple ou pour la paix, car ils le savent, dans tous les cas, que les guerres n’engendrent que de la souffrance pour tous et la destruction du vivant sur notre planète.

Toutefois, certains y ont pourtant recours pour assouvir leur propre soif de pouvoir et de renommée mais absolument pas pour le bien de leur peuple ou de l’humanité.

Pour illustrer mes propos sur les souffrances qu’engendre les guerres, je vais faire référence à l’histoire de Digne-les-bains, quand le 1er août 1914, à 21H, toute la population dignoise s’était réunie, pour écouter le préfet, M. Fontanès, qui déclara que l’heure était arrivée ! Que chacun devait être prêt à faire le sacrifice de sa vie pour la nation. Il exhorta les mères, les épouses et les fiancées à supporter avec grandeur d’âme les épreuves qui allaient leur être imposées. Les adieux, suite aux séparations, firent couler les premières larmes parmi les dignois mais l’amertume était atténuée par l’espérance que la guerre serait de courte durée. Chacun et chacune, en conscience, dans la vérité de sa vie savait qu’il donnait sa vie pour la paix.

D’autres veulent propager une religion, une idéologie qu’ils croient être la bonne pour légitimiser leurs actes de violence. Sauf que je leur répondrais que le despotisme est incompatible avec la paix, du fait, que sa logique est celle à l’intérieur par la soumission des sujets, et à l’extension de puissance, et à l’extérieur par la politique de conquête.

A l’inverse, nous voyons aussi des hommes se dresser pour protéger la paix dans le monde et l’avenir des leurs.

Aujourd’hui, la paix est tout simplement liée à notre survie. Les enjeux guerriers, environnementaux, économiques et sociétaux nous placent effectivement dans l’éventualité d’une troisième guerre mondiale. C’est la triste réalité, malgré les pays signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, de 1968, pour réduire les risques de guerres nucléaires à travers le monde.

près la guerre vient la paix, mais la paix véritable n’est possible qu’avec un dispositif indissociablement politique, juridique, et affectif en faveur de la paix. Le rôle premier de tout être humain est de grandir en dignité pour soi, mais aussi avec responsabilité pour les autres pour un vivre ensemble harmonieux. La paix intérieure nous oriente vers les aspects positifs de notre vie, vers ce qui nous fait nous sentir bien, plus heureux et cela, avec et pour les autres, car la solidarité est le socle de la paix. L’un des plus grands obstacles à l’installation de la paix en soi est le déni. Continuer à voir ses addictions et compulsions comme de mauvaises habitudes et non comme un signal d’alarme intérieur, se raconter des histoires, ne pas vouloir voir ce qui est.

Tous ces comportements de fuite et d’évitement éloignent de la paix intérieure.

C’est pourquoi des fois une introspection est nécessaire : Suis-je en paix ? Suis-je en paix avec mon corps ? Suis-je en paix avec mes pensées et mes convictions ? Suis-je en paix avec mon cœur ? Suis-je en paix avec mes proches, dans mes relations professionnelles ? Suis-je en paix avec mon passé, mes lignées ? Suis-je en paix avec les différents aspects qui me constituent ? Considérons tout ce qui peut surgir d’inconfortable, émotions, blessures, douleurs comme un Maître qui vient nous enseigner quelque chose pour s’engager à nourrir son cœur de ce qui est bon et juste pour soi.

Pour conclure, nous sommes donc tous amenés à agir pour la paix : l’établir d’abord en nous, puis travailler à son instauration dans nos lieux de vie : famille, école, cité ainsi que dans nos divers engagements, car la paix possède une dimension humanitaire. Je finirais sur ces mots : « L’homme doit tendre vers la paix comme vers son lieu naturel, comme un corps tend à reposer sur le sol, car la paix est le lieu nécessaire à sa conservation ».

Merci de m’avoir écouté !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *