Bienheureux Coronavirus !

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Je voudrai tout d’abord adresser toute ma compassion à ceux et celles qui souffrent de ce virus et à toutes les personnes qui indirectement en font les frais. J’en ferai peut-être partie, ou certains de mes proches, dans les jours à venir… En ce sens, il n’a rien de bienheureux…

Mais il nous faut raison garder. La simple grippe, les cancers, les accidents sont bien plus mortels.
Mon en-tête ne veut pas être provocateur. Mais ce qui nous arrive devrait être l’occasion de voir le positif de ce malheur.

Dimanche dernier en me promenant dans la montagne j’ai eu une heureuse sensation : celle de « sentir » presque viscéralement combien la Terre respirait. Qu’un répit lui était donné pour se re-poser et souffler de toutes les agressions que nous lui faisons subir. Dans ma marche, mon souffle semblait communier à la respiration retrouvée de la Nature.
La baisse des activités économiques, industrielles, des déplacements routiers ou aériens provoquerait-elle un mieux-être pour les hommes mais aussi pour la Planète ?

Car nous aurions tendance avec ce virus à nous focaliser -et les médias ne s’en privent pas !, sur cette pandémie, ses conséquences et les moyens pour l’affronter. Et il nous faut y être attentifs. Mais aujourd’hui le véritable enjeu est bien plus grave et bien plus important : c’est celui de l’environnement.
Et si un des points positifs du Coronavirus était de nous faire prendre conscience de la folie libérale de la mondialisation ? Quelque chose d’inédit serait-il en train de naître ? Car on ne peut plus continuer comme ça, à brasser sans états d’âme les émissions de gaz à effet de serre, et polluer à-tout-va l’atmosphère.

En ces moments particuliers, une paralysie mondiale, financière et économique, provoque comme un arrêt incrédule et hébété des tenants du libéralisme à tout crin et nous constatons une effet incroyable d’un mieux environnemental comme la diminution de la pollution de l’air.
La Chine, qui a subi la première les dégâts du Coronavirus, a vu que les gaz toxiques émis par les voitures et les usines ont diminué de 30 à 50 % !  que le monoxyde de carbone a baissé de 15 à 45 % ! les particules fines ont chuté de 30 % ! Les émissions de gaz à effet de serre se sont effondrées de 25 % !
Tout cela fait dire que la réduction de la pollution de l’air en Chine a probablement sauvé plus de vie que le Coronavirus en a tué !
La lutte contre le Coronavirus par le ralentissement économique et le confinement obligatoire sont donc de bonnes nouvelles pour les populations.

Mais une question surgit : cela sera-t-il une simple pause, et, une fois la pandémie enrayée, on repart comme avant ou cela sera-t-il l’occasion de remettre en cause ce fonctionnement libéral économique délétère ? Une occasion unique s’offre à nous pour poser des alternatives environnementales et économiques nouvelles.
Il aura fallu cet avertissement planétaire pour que les politiques s’interrogent enfin.
Notre président Macron, avec ses deux prédécesseurs ont supprimés 22 000 postes dans les hôpitaux et, aujourd’hui, loue les compétences et l’abnégation des soignants. Prend-t-il conscience enfin que tout n’est pas vendable et privatisable ?
Il nous faudra être attentifs lors de la fin de cet épisode viral à la cohérence de ses propos quand il s’est engagé le 13 mars à tirer les leçons de cette crise économique jamais vue : Il remettait en cause un certain libéralisme économique dont il est pourtant l’un des représentants convaincu. Tiendra-t-il sa promesse de reprendre le contrôle de ces activités qui, dit-il, doivent échapper à la loi du marché ?.
Des mots, de simples mots pour apaiser le Peuple, en faisant l’éloge (on croit rêver !) de l’Etat providence ?

En tout cas je fais miens ses propos (dignes de la France Insoumise ou d’Attac) quand il dit  : « Certains biens et services doivent être placés en dehors des lois du marché », ajoutant que « la santé gratuite et l’État-providence ne sont pas des coûts mais des biens précieux ». Puisse-t-il ne pas oublier ses engagements !
Si une réflexion et une remise en cause  profondes, exigeantes, dérangeantes de nos modes de pensées et de vivre ensemble sur le plan économique et politique ne suivent pas pour renforcer ce qui fait la spécificité de notre modèle social basé sur la gratuité et la solidarité nous aurons alors perdu non seulement la bataille, mais la guerre.
Et peut-être l’unique occasion que nous donne aujourd’hui le Coronavirus de saisir l’occasion de sauver la planète et ses habitants.

Car c’est là un nouvel enjeu positif du Coronavirus  : celui d’une saine Démocratie à mettre en place où l’on s’écoute, se parle, sans imposer sa loi ou sa volonté à coup de LBD ou de 49.3.
Par leur sens de la responsabilité, de la solidarité, les citoyens ont répondu ‘Présents !’ dans ce « temps de guerre ».
Puissent nos élites écouter aussi la voix de leur conscience pour ce renouveau que des millions d’individus appellent de leurs vœux en France et dans le Monde.
… à suivre…

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