Pas très français ce titre ! Mais vous m’avez compris !
Parmi les « bienfaits » du Coronavirus, je voudrais soulever ici celui du bien-vivre ensemble qui s’est mis en place à travers des réactions spontanées de solidarité.
Bien sûr, on pourrait s’arrêter à certains gestes d’un sauve-qui-peut individuel fait d’égoïsmes, de violences parfois, d’indifférences et de razzia dans les supermarchés.
Ce mépris de certains pour leurs concitoyens ne m’intéresse pas.
La solidarité : une évidence
Nous avions bien besoin de retrouver ces bons, simples, et évidents pourtant, gestes de voisinage et de fraternité.
Paradoxe : jamais un tel confinement, « chacun chez soi » ou « à la maison » n’avait fait naître une telle ouverture de cœur et d’esprit.
Tout d’un coup nous prenons soin des uns et des autres, nous nous inquiétons de ceux qui ne peuvent se déplacer ou sont loin des leurs ou des courses alimentaires. Les réseaux sociaux tournent à plein régime pour s’inquiéter, conseiller, se découvrir, partager. Je suis étonné de ceux qui, obligés de rester confinés dans leur maison, proposent spontanément et gratuitement des gardes d’enfants, des soutiens scolaires ou dépannages divers, surtout pour les anciens.
Nos plus proches voisins, ne voyant plus notre voiture devant la maison (qui était rangée dans le garage), nous ont appelés pour savoir si tout allait bien pour nous. Confinés eux aussi avec leurs trois enfants. Quand nos propres enfants ne sont pas proches de nous, des jeunes du même âge font naturellement la démarche vers nous, leurs anciens.
Solidarité sociale
Si la solidarité et la générosité se déclinent naturellement entre proches et voisins, il y a aussi quelque chose qui naît au niveau de la solidarité nationale vis-à-vis des entreprises, des commerces, de tous ces lieux qui ferment pour protéger la population. Le gouvernement s’engagent (à hauteur de plus de 2 milliards pour les petites entreprises) à les soutenir financièrement et concrètement pour la durée du confinement.
De même, les hommes et les femmes indispensables aux postes clés de l’épidémie vont, sans rechigner mais non sans crainte, assurer leur travail. On ne peut que rendre hommage à tous les soignants, les policiers, les commerces alimentaires qui tentent souvent sans moyens protecteurs, de soigner, d’encadrer de servir ceux qui sont en difficulté.
Place des réseaux sociaux
Autre conséquence de cet « état de guerre » c’est la place prépondérante des réseaux sociaux pour informer, aiguiller, conseiller. Les posts « traditionnels » souvent moqueurs ou superficiels deviennent sérieux, fraternels, à la mesure des enjeux nouveaux. L’humour qu’ils utilisent aide à ne pas s’inquiéter
Et l’Europe ? Elle existe encore ?
Ce qui me frappe encore c’est combien la solidarité au sein d’un pays n’est pas morte. Les frontières étatiques se ferment pour se protéger. Comme un bloc, celui d’une unité nationale face à l’adversité. Quid alors de l’Europe, peu à la hauteur de ce qui se passe et qui semble complètement dépassée par ce qui arrive ?
Chaque État prend ses mesures sans concertation aucune avec ses voisins. les frontières se ferment. Le projet européen n’est plus crédible et perd tout sens de la solidarité. Pour autant, le réflexe de protection nationale est-il si égoïste quand les instances européennes sont en pleine déroute quand elles ne peuvent parler ou agir qu’en fonction de la seule finance ou d’un laisser-aller libéral ?
Il faudra, là aussi, une fois la crise virale terminée relever où sont les enjeux essentiels, prioritaires d’un vivre ensemble : dans les dimensions sociales, humanitaires, de santé, d’éducation… et prendre vraiment les moyens d’en prendre soin ou dans une simple zone de libre-échange économique…. quel gâchis alors !
Vive la vie !
Qui ,pourra encore dire que les jeunes générations sont égoïstes ? Que l’individualisme prévaut dans nos sociétés ? Ce que je vois, entends et lis dit tout le contraire : Il y a un réveil d’une conscience individuelle et collective qui se dit d’une manière heureuse et joyeuse.
La crise peut faire la part belle à l’homme, dans son humanité, sa dignité, sa liberté, sa solidaire fraternité. C’est ce que je vois émerger aujourd’hui.
Avez-vous vu comment en Italie, des quartiers entiers s’embrasent de chants : chacun sur son balcon s’y met . Qui avec son instrument de musique, qui avec sa voix de baryton ou de soprano lance un chant et, de rue en rue, de toit en toit, tout une foule se lève dans ses appartements pour clamer sa joie de vivre … émouvant !
L’avenir peut être beau si nous le construisons ensemble dès maintenant. L’occasion nous est donnée.
Construire ensemble cet avenir dès maintenant c’est ce que nous vivons : en luttant contre l’enfermement de nous-mêmes pour nous ouvrir aux autres.
Merci, Xavier. On ne peut qu’être complètement d’accord avec toi. Depuis que nous sommes confinés, les contacts téléphoniques sont plus fréquents avec des voisins qu’on ne soupçonnait même pas pouvoir s’inquiéter de notre santé. Et l’autre jour, il m’a bien fallu aller chercher de quoi nous nourrir dans une supérette, la plus proche de chez nous. Et là, comme je semblais hésiter à choisir un produit plutôt qu’un autre, un enfant de 7 ans environ m’a demandé très gentiment : « Vous voulez que je vous aide ? »