Voici, reçues en partage sur les réseaux sociaux, des idées et des propositions de simple bon sens de Laurent GRZYBOWSKI .
je les fais miennes et vous les transmets à mon tour… une peu comme une bouteille à la mer…. pour que les choses dans l’institution ecclésiale changent…
Si ça peut se lire, s’entendre et se vivre du côté de certains évêchés, comme, pris au hasard, ceux des diocèses de Vannes ou de Digne-Les-Bains, ça me réjouirait grandement ! … Histoire de repenser en urgence les appels évangéliques , ne plus s’arque bouter sur une tradition dépassée en faisant le gros dos ou les ravis dans les processions et sortir d’une « pastorale » que le pape François décrivait lui-même comme «obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance.»
Histoire de mettre fin à l’intransigeance d’une autorité dans ces églises catholiques locales plus identitaires, intolérantes et bien à droite que servante, ouverte et solidaire. …
Suite à la condamnation et à la démission du cardinal Barbarin, et suite à toutes les affaires qui ruinent la crédibilité de l’Eglise, blessent les croyants et sapent le moral des catholiques, il ne sert à rien de se lamenter. Par contre, il faut agir. Ces scandales à répétition nous rappellent qu’il est urgent de réformer l’institution et son fonctionnement. En effet, ce ne sont pas d’abord des hommes qui sont en cause, qu’ils soient laïcs, religieux, prêtres ou cardinaux. Ce qui est en cause, c’est un système clérical qui repose sur l’omerta, la peur du scandale, les protections entres clercs et le sentiment d’impunité.
J’en sais quelque chose, pour avoir été le premier, en 2001, à dénoncer dans les colonnes de La Vie, les abus de faiblesse et autres dérives sectaires dans plusieurs communautés religieuses, notamment chez les Frères de Saint Jean. Cette enquête intitulée « Des gourous dans les couvents » avait secoué l’institution. Elle avait notamment permis la création par les évêques de la première commission d’écoute des victimes. Cela n’était jamais arrivé. Ce fut un premier pas.
Pourtant, vingt ans après, peu de choses ont changé. Ill est plus que temps d’agir ! Puisque nous entrons en Carême, période de pénitence et de conversion, voici une première liste de propositions concrètes. Ces propositions n’engagent que moi, mais elles nous concernent tous. N’hésitez pas à l’allonger, à l’amender, à la compléter. L’heure est au Grand débat !
1. Que les cardinaux et les évêques fassent un jeûne de la parole publique (profitons du Carême) et cessent, au moins provisoirement, de prodiguer des leçons de morale à la terre entière. Et que ce discours, s’il doit avoir lieu, reste modeste. L’humilité est une belle vertu… surtout quand il s’agit de regarder la paille dans l’œil de son voisin.
2. Que dans leur discours, le souffle de l’Évangile reprenne la première place et qu’on arrête de placer la morale familiale et sexuelle comme une priorité. La priorité, c’est le Christ et le chemin qu’il nous ouvre, pas les affaires de zizi.
3. Que le célibat des prêtres soit un vrai choix personnel et ne soit plus quelque chose d’automatique et d’imposé. Ce qui ouvrirait la possibilité d’ordonner des hommes mariés. Comme aux premiers temps de l’Eglise. Nous devrions renouer avec cette tradition oubliée.
4. Que les curés de paroisse ne se comportent plus comme des petits roitelets en leur royaume (comme cela arrive fréquemment) et qu’ils soient là comme de simples serviteurs, d’humbles pasteurs, au service de la communion, pour encourager la prise de responsabilité des laïcs. Qu’on arrête dans le même temps d’appeler nos évêques « Monseigneur ». Nous n’avons qu’un seul Seigneur et maître, c’est le Christ.
5. Que le pouvoir dans l’Eglise ne soit pas réservé aux religieux ou au ministres ordonnés, mais qu’il soit partagé avec des laïcs, élus, volontaires ou mandatés. Que l’on retrouve les chemins de la collégialité et de la co-responsabilité de tous les baptisés, pour que l’Eglise soit vraiment l’affaire de tous.
6. Que les laïcs, sans tomber dans le piège de certaines tentations cléricales, cessent de se taire ou de se laisser marcher sur les pieds. Un prêtre qui abuse de son pouvoir n’a que le pouvoir qu’on veut bien lui donner.
7. Que les laïcs cessent de sacraliser ou d’idéaliser les prêtres ou les religieux, comme ils le font parfois. Au risque d’en faire des gourous (et je sais de quoi je parle). La vocation sacerdotale (ou religieuse) n’est pas supérieure à la vocation baptismale. Elle n’en est qu’une expression parmi d’autres.
8. Que les femmes puissent enfin accéder au diaconat permanent, comme cela est évoqué depuis des décennies.
9. Ordonnées ou non, que les femmes puissent pleinement participer aux décisions dans l’Eglise et qu’elles aient la pleine responsabilité des services ou des ministères institués qu’elles exercent, sans avoir besoin d’en référer à un homme.
10. Que tous les catholiques (pape, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, laïcs) fassent passer l’Evangile avant tous les discours normatifs qui ne sont que secondaires. L’Evangile n’est pas un code moral, mais le récit d’une vie donnée, celle du Christ mort et ressuscité. Le christianisme n’est pas un ordre moral, c’est une révolution spirituelle et fraternelle.
11. Que nous apprenions à vivre, à croire et à célébrer ensemble, entre générations, entre milieux sociaux, entre origines ethniques, entre hommes et femmes, entre garçons et filles. Il faut notamment cesser cette forme d’apartheid sexuel qui, dans certaines paroisses, notamment à Paris, consiste à laisser les filles au pied des marches du chœur pour que les garçons soient les seuls à s’approcher de l’autel. Cette ségrégation n’a aucun sens. Elle est peut-être bonne pour l’ordre moral, mais elle est contraire à l’esprit de l’Evangile. Et au bien de l’Eglise.
12. Quoi qu’il arrive, aimons l’Eglise ! Aimons-là comme on aime quelqu’un à qui on ose tout dire. Aimons-là en faisant la part des choses entre ce qui relève de l’institution et ce qui relève de la vie du peuple de Dieu, de la vie de l’Esprit. Aimons-là avec notre intelligence, sans jamais renoncer à notre esprit critique. De manière lucide et distanciée. C’est ainsi, en tout cas, que je m’efforce de rester catholique, même si parfois la tentation est grande de claquer la porte comme tant d’autres de mes amis l’ont fait ces dernières années. Et, même si je le regrette, je ne peux que les comprendre… Mais oui, aimons-là.
Je compte sur vous pour partager, compléter ou amender !
Merci pour votre participation. 🙂
Que le Seigneur vous bénisse !