Le motif de la résistance, c’est l’indignation

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Ma parole n’a guère de portée, ou si peu, pour proposer une réflexion sensée dans le chaos d’aujourd’hui. C’est pourquoi, dans les billets précédents j’ai fait appel à Helder Camara et à l’abbé Pierre. Aujourd’hui je vous partage quelques extraits du petit livre de Stéphane Hessel. Il est un de ceux qui ont mis en place la Déclaration universelle des Droits de l’Homme en 1948. En 2010, il avait publié un essai devenu célèbre, « Indignez-vous », où il dénonçait l’écart croissant entre riches et pauvres, la course à la croissance irraisonnée, la dictature des marchés financiers, la protection sociale qui se délite. « C’est tout le socle des conquêtes de la Résistance qui est aujourd’hui bradé ».

Quelle actualité dans ses propos quand nous voyons aujourd’hui comment le gouvernement détricote méticuleusement tous les acquis mis en place par le Conseil national de la Résistance, qui préconisait « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale » . Connu pour ses positions concernant les droits de l’homme, il est décédé en 2013 à l’âge de 95 ans.

«Je suis convaincu que l’avenir appartient à la non-violence, à la conciliation des cultures différentes. »

« Il faut comprendre que la violence tourne le dos à l’espoir. Il faut lui préférer l’espérance, l’espérance de la non-violence. C’est le chemin que nous devons apprendre à suivre. Aussi bien du côté des oppresseurs que des opprimés, il faut arriver à une négociation pour faire disparaître l’oppression ; c’est ce qui permettra de ne plus avoir de violence terroriste. C’est pourquoi il ne faut pas laisser s’accumuler trop de haine.»

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«Le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations Unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte ».

« On ose nous dire que l’État ne peut plus assurer les coûts de ces mesures citoyennes. Mais comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Sinon parce que le pouvoir de l’argent, tellement combattu par la Résistance, n’a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Les banques désormais privatisées se montrent d’abord soucieuses de leurs dividendes, et des très hauts salaires de leurs dirigeants, pas de l’intérêt général. L’écart entre les plus pauvres et les plus riches n’a jamais été aussi important ; et la course à l’argent, la compétition, autant encouragée. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. »

 « Comment conclure cet appel à s’indigner ? En rappelant encore que, à l’occasion du soixantième anniversaire du Programme du Conseil national de la Résistance, nous disions le 8 mars 2004, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre (1940-1945), que certes, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte. Non, cette menace n’a pas totalement disparu. Aussi, appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »

« À ceux et celles qui feront le XXIe siècle, nous disons avec notre affection : « CRÉER, C’EST RÉSISTER. RÉSISTER, C’EST CRÉER. » (En majuscule dans son texte)

 

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