l’espérance doit dépasser la peur et la haine

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Au moment où la désespérance est de mise et la colère grimpe, nous les catholiques ne soyons pas entre le soutien et l’accommodement à l’inacceptable. Il faut avoir le courage de s’y opposer, et défendre au nom de nos valeurs chrétiennes tous les persécutés et les humiliés de la société. Aujourd’hui encore, beaucoup de catholiques sont attentistes vivant sur la conception rigide de l’«autorité légitime». Il faut s’affranchir de cette théologie.

Les catholiques doivent découvrir leur capacité à résister, à prendre conscience de leur force. Les compromissions créent des situations confuses et équivoques qui ne reflètent ni la clarté ni la fierté des Évangiles, des Actes des apôtres et des Épîtres de Saint Paul. La foi chrétienne ne saurait se replier sur «la ligne intérieure de la religiosité», indifférente à la question du temporel.

S’engager dans cette voie doit se faire en vertu d’une approche biblique, patristique et liturgique rénovée, car ce n’est pas l’acte religieux qui fait le chrétien. Le thème de la résistance au mal appartient au cœur de la tradition chrétienne. Pour cela, nous devons avoir un renouveau doctrinal et pastoral, où chacun mettra en avant une spiritualité incarnée, un retour aux sources bibliques, et l’adage que «chacun est responsable de son prochain».

Nous devons nous engager «avec les armes de l’esprit» dans une bataille contre les populismes politique et religieux qui fabriquent des boucs émissaires qui sont désigné comme un «ennemi à attaquer ou à détruire», notamment les migrants et les réfugiés, l’homosexualité, le mariage gay, l’avortement, la sexualité hors mariage, la recherche sur les cellules souches d’embryons, l’euthanasie ou les études de genre, et donnent des «promesses d’autant plus exorbitantes que les moyens élaborés pour les satisfaire sont indigents».

Celui qui veut suivre le Christ ne peut agir contre sa conscience. La conscience doit primer sur l’obéissance. En Choisissant la liberté, nous écoutons alors notre conscience en refusant de s’adosser aux fondations réputées chrétiennes qu’utilisent ardemment les populismes, plus encore quand ceux d’extrême droite courtisent des groupes catholiques.

Face au défaitisme et à la colère ambiante le catholique doit mettre en avant l’altruisme, la solidarité, l’esprit de communauté et la fraternité. Ce sont des symboles et des actions pédagogiques liées à l’héritage de notre foi et à l’esprit de résistance. La foi est d’abord une source d’incitation à l’action, elle ne nous guide pas à la résignation et au conformisme. Notre préférence doit être marquée pour la réflexion, l’information, le renseignement, et bien sûr le secours aux exclus.

Enfin, On ne doit pas se taire. Les compromis, ne sont pas pour nous. Être chrétien, c’est être responsable. La foi n’a de sens que lorsqu’elle invite l’être humain à des actions responsables et libres. Ce qui se passe autour de nous, nous concerne. Nous nous devons donc de proclamer la défense de l’homme, bafoué par les idéologies du moment mise en avant par le fanatisme religieux, le populisme et l’économie néolibérale.

Soyons donc à l’image du Christ qui proclamait un monde de justice économique dans lequel chacun aurait les bases matérielles de l’existence. Et ce serait aussi un monde de paix et de non-violence. Nous devons donc personnifier les réalités du royaume qu’il a annoncé : prendre soin des pauvres et des nécessiteux, le pardon et la réconciliation, et délivrer les nations de leur joug comme à l’époque romaine. Nous devons illustrer maintenant le royaume à venir, une époque et un lieu où il n’y a pas de distinction ou d’inégalité entre les ethnies, les sexes ou les positions dans la société.

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