Meilleurs vœux 2019 !

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2019, l’année de tous les possibles, l’année de tous les devoirs. Oui c’est à la fois possible et nous devons le réaliser.
Nous voici au pied du mur de l’année qui vient. Belle expression ! l’année qui vient à nous, comme un rendez-vous à honorer.
Qu’en faire ?

Paris VIIIe , le 24 novembre 2018. Manifestation des gilets jaunes à Paris. Champs Elysées.

Les prémisses se sont dits en 2018.
En « remontant le temps » de l’an écoulé, commençons par la dernière, la révolte des Gilets  Jaunes. Ils peuvent nous donner des boutons comme nous réjouir. Regardons plutôt ce qui germe : Ils préfèrent gêner au lieu de laisser l’Economie libérale continuer à faire des profits sur leurs dos. Ils apprennent à parler, à se parler, toutes convictions confondues. Ils appellent à dialoguer au lieu de se vivre en moutons de Panurge. Ils refusent l’humiliation et préfèrent la dignité et se serrer la ceinture plutôt que d’être exploités. Oui, ils font peur parfois à certains car ils sont engagés dans un combat où tous peuvent laisser des plumes, voire leur vie.
Mais n’est-ce pas ainsi depuis des siècles, depuis que l’homme est homme, certains se sont levés, dressés, pour dénoncer et proposer plus de liberté, de sécurité, d’équité, de solidarité. Les « plus » de nos civilisations et de nos sociétés sont nés de ces combats au cœur des démocraties bafouées, des humanités foulées aux pieds, des acquis sociaux remis en cause.
Ils sont à l’avant-garde pour dénoncer les injustices et les exploitations. Comment ne pas voir et entendre ces prophètes de tous les temps, qui, au nom de Dieu, comme de l’Homme, ceux qui croient comme ceux qui ne croient pas, tous unis dans l’inacceptable et l’invivable ?
Parce que je suis homme, parce que je suis croyant, je suis Gilet Jaune… pour refuser un Ordre établi qui enferme, rejette, méprise, et tue les pauvres toujours plus pauvres et installe les riches dans leur suffisance et leur a priori, dans une violence qu’ils rejettent sur ces empêcheurs de tourner en rond. Ils sont les Grains de sable qui enrayent la Machine libérale et l’empêche de poursuivre sa course folle au suicide. Réjouissons-nous de cette Aventure et participons-y !

Autre prémisse : au fur et à mesure que s’effrite  le ciment de l’unité sociale, que se détricotent tous les acquis sociaux et se bradent les sécurités inhérentes au pays (éducation, santé, travail, retraite, logement, service public  …) monte dans le pays la clameur et plus en plus forte des plus démunis pour arrêter ce processus destructeur. J’ai eu l’impression que se refusaient le chacun pour soi, la rétribution au mérité, la loi du plus fort ou du plus débrouillard l’individualisme et qu’émergeaient le bonheur d’être ensemble dans la lutte, la joie de partager une dignité retrouvée dans les yeux d’un frère. Les GJ n’ont pas su tout de suite exprimer leur mal-être, c’est vrai. Mais ils ont vite su dépasser l’anecdotique prix de l’essence pour se camper dans des exigences plus fondamentales et plus fraternelles. Ils sont, ils font eux aussi la société. Celle d’aujourd’hui ne leur convient pas, mais celle de demain ? celle de leur enfant ? Quand aujourd’hui, ils demande le RIC, (référendum d’unité populaire) ils se veulent parti prenante de ce devenir. Ils osent une parole pour dire leur mot sur la démocratie, le vivre-ensemble et proposent d’autres manières plus partageuses et respectueuses pour vivre ensemble en paix et dans la justice. Cris des pauvres, des exploités qui sont relevés.

Et puis, plus vitalement il y a eu sur toute la planète les prémisses d’une mort annoncée : incendies spectaculaires, sécheresses jamais vues, inondations catastrophiques, montées des eaux, fontes des glace, COP 24 sans espérance … le tout sur un fond d’indifférence crasse… qui fait le lit des populismes, surtout en Europe. Il va falloir pourtant se coltiner des manières d’être et de faire radicalement nouvelles. Elles vont être onéreuses, sources de souffrances, occasion de conflits de plus en plus violents entre ceux qui n’ont plus rien et ceux qui ne veulent pas partager. C’est déjà l’heure : on le voit avec les quelques milliers de migrants qui frappent à la porte de l’Europe. Ailleurs, dans le Sud, ils sont déjà des dizaine de millions à se déplacer. On ne peut plus se fermer les yeux et faire comme si.
Cette catastrophe écologique, environnementale, humaine ne peut se résoudre que de deux manières : dans l’urgence immédiate, dès 2009, pour nous atteler aux défis qui nous attendent et dans le partage solidaire, des biens communs à l’humanité : eau, air, terre, …le tout bien emballé dans une acceptation heureuse des efforts à accomplir, des émondages à accepter, des modes de vie à poser de manière radicalement neuve. Heureux défis ! Relevons-les ! N’attendons rien des décideurs qui se prémunissent en amassant de l’argent : ils croient ainsi « se sauver » ! Malheureux sont-ils ! Nous nous en sortirons tous ensemble ou alors nous périrons tous ensemble.

L’an neuf qui vient ne sera neuf que dans la mesure où nous saurons prendre en main notre devenir : dans sa dimension collective et dans sa dimension personnelle.
Collective en étant force de proposition pour un monde ouvert et fraternel et non replié sur lui-même : les élections européennes seront l’occasion de nous prononcer en ce sens. La peste brune est à l’affût. Ne cédons pas à ses appels. Ils ne résolvent rien, au contraire enveniment les peuples comme on le voit aux USA, au Brésil, en Hongrie, en Italie…. Le fascisme n’a jamais rien résolu. Il ne dépend que de nous que d’avoir une Europe sociale, respectueuse des personnes, prenant soins des plus pauvres, partageuse et ouverte.
Personnelle en s’engageant au-delà des lassitudes des « à quoi-bonisme » et dans une foi à déplacer les montagnes : l’homme est beau dans sa capacité à accueillir un frère, dans sa diversité; la planète est belle dans sa capacité à encore nous offrir de belles aurores annonciatrices chaque jours qu’un monde nouveau est possible.
Nos propres vies personnelles peuvent être habitées de rancœurs, de violences larvées, d’agacements et de désespoirs pour certains et que sais-je encore …  Ecrire cela c’est dire qu’il appartient à chacun de ses prendre en main pour casser le cercle de ce qui est source de rupture en nous et avec les autres. Ne nous laissons pas enfermer dans nos contradictions.
Le chemin ? Peut-être accepter de se recevoir d’un A(a)utre,  ne pas se croire dans la toute puissance et se prendre pour l’artisan de son propre bonheur. Je crois qu’en 2019 nous sera donner l’occasion de nous réveiller et de nous prendre en main. Le train est en route : saurons-nous le prendre et ne pas rester sur le quai ?  être acteur et non manipulé ?
Apprenons à être éclairé par un passé qui nous projette dans un avenir en habitant intensément le moment présent, là où nous sommes, avec ceux avec qui nous le vivons… » parce que notre société crève de ne pas pouvoir s’écouter, de ne pas pouvoir parler, de ne pas être entendue »
En 2019, soyons ces ponts entre les hommes…

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