
Je me crois encore jeune ! La réalité m’a rejoint : au cours d’une randonnées avec des amis je me suis cassé la jambe. Des semaines de repos forcé en fauteuil m’ont permis d’écrire un livre sur la marche. En fin d’écriture, la guerre contre l’Ukraine a été déclenchée par le pouvoir russe. j’ai ajouté une postface à ce livre « là où quelqu’un m’attend » que voici :
» L’éternité soudain… »
C’est le cœur gros, lourd, que j’écris cette postface. Triste de mon apparente naïveté dans cet écrit, face à ce qui vient de se passer. Tout semble si dérisoire, mes petites histoires personnelles et mes occupations et, en premier lieu, ce livre. Son écriture semble tout d’un coup s’effacer devant l’innommable tragédie. Je viens de le terminer juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et pourtant, à le réécrire, je dirai les mêmes mots. Par fraternité, solidarité, compassion. Raison de plus et cordialité en plus. Ou alors, la voie du dialogue et de la diplomatie de l’Europe, sa volonté et son exigence d’apaiser les tensions sont aussi de la naïveté. La naïveté est la pureté et l’audace des simples et des pauvres dans leurs nuits, ai-je écrit page 140.
Comment pouvais-je imaginer qu’il est encore une autre marche ? Elle vient de s’exécuter ces derniers jours, sous nos yeux incrédules. Marche guerrière, marche militaire : la Russie vient d’envahir son voisin. Au mépris de toutes les lois internationales, un dictateur belliqueux, Poutine, veut annexer un pays, l’Ukraine, qui ne veut que la paix et le respect de ses frontières. Qui veut décider par elle-même de ses choix, de ses appartenances et de sa liberté.
A Marioupol, ville dévastée à 90 %, Raïssa Maritain (elle devait avoir sept ou huit ans), racontait son enfance dans cette ville, fin des années 1880, dans son livre « Les grandes amitiés ». Avec sa famille elle fuira elle aussi les pogroms russes contre les juifs.
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