Faut-il se taire encore une fois ?

Comment combattre cléricalisme et gouvernance

Voici un extrait du chapitre 2 de mon livre « Jours sombres en Église » qui vient de sortir au mois de décembre dernier .

Pour l’Église catholique, « …Les postures, quelles qu’elles soient, ne nécessitent-elles pas une ouverture, la plus grande possible, aux réalités de la société aujourd’hui et un type de présence fait de gratuité, d’ouverture à l’universel et de tolérance ? Sans arrière-pensée de récupération ou volonté d’imposer ses manières de croire ? Être là, présent, simplement, dans un monde sécularisé, « loin de Dieu » diront certains, (mais est-ce si sûr ?), – mais ô combien ! -, en recherche d’une humanité où Dieu se dit. Comment se retrouver, au cœur de sensibilités opposées ? Les conflits sont-ils irréductibles ou la porte d’entrée d’un apprentissage à vivre ensemble malgré tout ?

La Parole, celle écoutée à l’intime plus qu’assénée de l’extérieur, celle partagée et non glissée comme une peau de banane, ne serait-elle pas le seul vecteur encore audible pour dire à mots nouveaux, ceux d’aujourd’hui, une expérience de rencontre qui a transformé la vie des uns et des autres ?

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François, paysan moine et poète

au cœur du Mont Dore

J’ai la chance de connaître François Cassingena Trévédy par diverses rencontres avec lui et des amis, dans son lieu de vie de l’époque, à Ligugé. Par Facebook aussi où il publie de courts articles. De nombreuses revues et hebdos lui font la une. je lui avais dédié un post sur ce blog en 2020 : « Nous sommes entrés dans une fraternité de l’extrême »

Face à l’effondrement du paysage religieux en France, le moine et poète du Cantal nous invite aujourd’hui à prendre de l’altitude, à partir pour avoir un nouveau regard. Un mouvement qu’il explique dans son nouvel ouvrage, « Propos d’altitude » paru aux éditions Albin Michel.

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Lula

Je ne sais si vous avez assisté à la prise de la présidence de la République du Brésil par Lula ce 1er Janvier. La présence chez moi, pour les fêtes, de mon fils, de sa femme et de sa belle-mère brésiliennes qui vivent à Sao Paulo a été l’occasion de participer, via Youtube, à cette cérémonie. On sait que l’ex-président Bolsonaro a très mal digéré sa défaite et préféré rejoindre Trump dans sa résidence de Mar el Largo aux USA. Donc pas de passation directe entre les deux hommes comme le veut la tradition. Ce dernier, dans un profond déni de démocratie, a préféré fuir ses responsabilités. Honte à lui !

Pour « contourner » cette absence, Lula a reçu son écharpe d’un groupe de personnes qui se la sont transmis les uns aux autres avant que l’un d’eux la lui passe au cou. J’ai été très ému de cette séquence  : il y avait les principaux exclus de la société brésilienne : l’indien Raoni, défenseur de la forêt et pourchassé de son lieu de vie, handicapé méprisé, enfant noir de 10 ans, femme bafouée dans une société machiste, membre LGBT, éboueur et quelques autres … chacun représentant avec fierté sa communauté méprisée, violentée, combattue. Bel exemple de valoriser ainsi tous les rejetés du pays dans la nouvelle marche qui s’ouvre et de les inclure dans son projet. Ici point d’officiels ni de généraux mais des gens simples et heureux.

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Meilleurs vœux !

Meilleurs vœux

En ce premier jour de l’année 2023, avec toute ma petite famille réunie, nous sommes partis faire une promenade du côté de Thoard, à la chapelle Sainte Madeleine. Elle a ceci de caractéristique que, dans ce qui était ruines, l’artiste Andy Goldworthy, expert dans le Land Art, a créé une œuvre que j’aime beaucoup. En moi est montée, comme donnée, une invitation pour chacun de vous à l’occasion des traditionnels vœux de nouvel An.

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François et Gad

Photo Aleteia

 « J’ai été très touché par ce grand homme simple, humble et rayonnant ». Ce sont les mots de Gad Elmaleh après sa rencontre avec le pape François le 23 décembre dernier. je voudrais les reprendre pour vous adresser mon coup de cœur. Pas seulement à cause de ces deux personnages, mais, à travers eux, par la petite musique du cœur qui a surgi.

Une rencontre entre deux hommes. Deux hommes en chemin de l’un vers l’autre, dans le respect des différences. Deux hommes qui vont à l’Essentiel, sans s’embarrasser de fioritures, de superbe ou de tergiversations. Deux hommes qui tentent de vivre leur pleine humanité à travers l’attention de ce qui se passe à l’intime de chacun d’eux. Simplement.

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Noël, pour « laver notre maladie d’inattention »

William Bouguereau La Petite Mendiante_(1880)

En visite chez ma fille à Annecy, la ville offre son marché de Noël , au milieu de la cohue et des ritournelles noëliques insipides, sirupeuses et sans âme. Une jeune femme fait la manche, enfoncée dans un coin, assise à même le dallage de granit, sans même « un peu de paille » pour se poser et protéger des morsures du froid. De son « plein gré » ou posée là par des maquereaux d’un des pays de l’Est ? Sa jeunesse me surprend : qu’y a-t-il de cassé en elle pour ne plus avoir la force ou le désir de s’en sortir ? Car c’est elle, je crois, que j’avais déjà rencontrée l’été dernier dans ces mêmes lieux. Est-ce sa fragilité apparente qui interpelle ma propre fragilité ?

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Meilleurs vœux à chacune et chacun !

Carpe diem !

Champ de lavande en juin dernier

Avec la traditionnelle lettre de vœux, mes pensées s’envolent vers vous et vos noms ou vos visages remontent dans ma vie. Comment allez-vous ? Je vous espère vaillants dans le quotidien de vos jours si bousculés, par les traversées que nous vivons.

Chose étrange que ces interpellations. Pour moi, dans la tête, tout va à peu près bien ! Physiquement, des problèmes surgissent avec l’âge : de hanches, de genoux, de vue, d’audition, de souffle depuis la Covid… Comme pour vous sans doute, d’une manière ou d’une autre, il nous faut faire avec tout ça ! Rien de bien ne grave en comparaison des amis disparaissent, des gens attachants comme Christian Bobin, ou des proches que nous aimons, s’en vont. D’autres s’engagent dans de douloureux parcours du combattant face à la maladie, la lassitude ou le découragement. Ces hommes et femmes de combat, car c’est est un je crois, me parlent : fraternels, ils me disent et me montrent que la vie est précieuse et qu’il faut, en fin de compte, vivre intensément l’instant présent.

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Jours sombres en Église

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de mon livre « Jours sombres en l’Église «  avec pour sous titre « Quel avenir, demain ? » paru aux Éditions Golias.

Les scandales récents dans l’Église catholique de France concernant les problèmes de cléricalisme, d’abus divers et de gouvernance de la part de sa hiérarchie m’ont invité à mettre par écrit ces mêmes déviances dont j’ai été le témoin dans mon ancien diocèse. L’éditeur Golias présente mon ouvrage ainsi dans son numéro de Golias hebdo du 9 décembre :

« Il y a quelques mois, un vent de colère et d’indignation a soufflé dans l’Église catholique de France à la suite du suicide de François de Foucauld, prêtre du diocèse de Versailles. L’an passé, la fermeture du Centre Saint-Merry à Paris avait suscité ce même vent de fronde. En cause ? Les attitudes inacceptables de l’évêque et de l’archevêque, dans leur manière d’imposer leurs vues et leurs pouvoirs. Cela n’est pas sans rappeler les mêmes dysfonctionnements dont Xavier Puren, l’auteur de «Jours sombres en Église» a été le témoin de la part de la hiérarchie de l’Église catholique de Vannes.« 

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L’assomption

Représentation de Marie tenant dans ses bras l’enfant Jésus qui joue du biniou. Les pans de son manteau décrivent des danses bretonnes. C’est une faïence Henriot de Quimper créée par Micheau-Vernez, dans les années 1950. Pour la petite histoire, à la vue de cette œuvre, l’évêché de Quimper avait interpellé le patron des faïencerie, Mr Henriot, lui disant « Mais Monsieur Henriot vous allez être excommunié ! ». Celui-ci , très croyant, a immédiatement arrêté la production. On aura tout vu : un enfant Jésus jouant du biniou !

Nous fêtons ce 15 août l’Assomption de la Vierge Marie. En 1950, le pape Pie XII en a fait un dogme, c’est-à-dire une vérité à laquelle il faut croire. Et qu’y a-t-il à croire ? Que cette femme, est « montée au ciel corps et âme ». Elle a beau être la mère de Jésus, c’est quand même un peu fort de café de croire des superstitions pareilles ! Marie cumule quand même des approches « tirées par les cheveux ». Que ce soit sa virginité, le fait que, simple femme, elle devienne, en plus de mère de Jésus , « mère de Dieu », qu’elle soit née sans péché, immaculée conception, et ici, qu’elle soit enlevée et couronnée au ciel, toutes ces dogmes peuvent laisser pantois les esprits rationnels.

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Salve Regina des bergers du Rouergue

Je reprends ici un vieux post d’il y a deux ans et demi .

Je suis passé à Sylvanès il y a des années au moment de Pâques  et j’ai été touché au cœur par le chant des bergers du Rouergue.
C’est toujours un réel bonheur pour moi de réécouter cette polyphonie et une grande émotion quand beauté et simplicité se conjuguent.
Je vous le propose en cette fête de l’assomption … Séquence émotion…

 Écoutez plutôt …

En polyphonie :

Ce même chant, « nature » . 
A la tombée de la nuit, quand l’étoile du berger commence à scintiller, les bergers et les chiens rassemblent le troupeau pour le retour au bercail dans le vent du plateau. Alors s’élève cette polyphonie de voix des pâtres qui s’interpellent pour chanter le Salve Regina.

site de l’ Abbaye de Sylvanès