Le Lac d’Allos

Lac d’Allos

Il est des lieux comme des hommes : soit désolant d’insignifiance, de banalité et de platitude,  soit inspirant et invitant à  l’intériorité pour peu que l’on sache faire silence et contempler ce que ces lieux et ces hommes donnent.
Le chemin-passage vers cet essentiel de Vie est long.
 Apprendre à  saisir ce Kairos, ce moment opportun, pour s’ouvrir à  l’inentendu et fuir ceux qui peuvent (ce qui peut) nous dévitaliser.
La rando d’hier à été pour moi un de ces temps propice à cette ouverture. Pour ceux qui connaissent le lac d’Allos, il savent de quoi je parle.
Lorsque le paysage se découvre après une petite heure de montée, je suis à chaque  fois émerveillé  de la beauté  du site.

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Boulegadis à St Pancrace

En écho à mon billet sur le sujet « Faut-il restaurer les églises ? », je poursuis ma réflexion à la suite d’une nouvelle expérience à la chapelle de St Pancrace.
je vous donne déjà la réponse à cette question : oui !

Dimanche dernier, journée du patrimoine, nous nous sommes rendus à cette chapelle avec des amis pour écouter le Chœur polyphonique Boulegadis. Ils étaient là pour soutenir le travail de restauration de ce bâtiment qui mérite de l’être ne serait-ce que par sa position au sommet d’une colline qui domine la ville et par sa lente montée pour y accéder. Après un magnifique concert de chants occitans, corses et italiens, digne de véritables professionnels, il y a eu le traditionnel apéritif offert par le comité de restauration. Joie et bonne humeur malgré le peu de monde et la campagne d’affichage pourtant. De quoi parfois faire désespérer ces bénévoles qui s’attèlent depuis des années à la restauration de l’édifice.
Il est des lieux et des personnes qui « respirent » l’accueil, la beauté et la bienveillance inconditionnels. Nous étions là et cela suffisait !

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Colchiques dans les près fleurissent, fleurissent…

Les  pénitents des Mées

Les colchiques dans la montagne annoncent la fin de l’été. Elles m’ont accompagné ce jour au long de la randonnée que j’ai effectué avec des amis aux Mées sur la crête des Pénitents et dans la forêt proche .
Le village des Mées doit sa notoriété aux rochers étroits qui se dressent sur plus de 100 mètres de haut sur la commune. On les appelle les Pénitents en raison de leur forme longue et étroite. Certains y ont vu une procession de moines coiffés d’une capuche pointue. D’après la légende il s’agirait des moines de la Montagne de Lure pétrifiés par Saint Donat, leur supérieur, au temps des invasions sarrasines et punis ainsi pour s’être épris de jeunes femmes mauresques.
Ah ! La concupiscence ou la convoitise sont vieilles comme le monde, même chez les religieux… !

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C’est la rentrée !

photo éducation nationale

Un vrai bonheur de voir la joie de ma petite fille sur Skype et celui des petites voisines regagner le chemin de l’école pour enfin retrouver les copains et les copines.
Comme une invitation pour les adultes à prendre ce même chemin de joie simple, jamais acquise, mais toujours donnée.
Rentrée « scolaire » pour ces « grands » aussi, pour apprendre, dans une écoute fine, à recevoir ce qui parle à l’intime ?
Car les vents contraires ne manquent pas pour tenter de les installer dans la désolation, le découragement ou la peur (surtout la peur)… et dans la fatigue qui leur tombe dessus avant même d’avoir entamé l’année !
Mais il est parmi eux des hommes et des femmes qui sont comme des poteaux indicateurs dans ce monde déboussolé.

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« Pars, va vers toi… »

Cascade de la pie dans les Clues de Verdache

En octobre 2018, j’écrivais à mes enfants : « … La nature se pare de tous ses atours en peignant ses feuilles automnales qui viendront tapisser le chemin du Roi juste avant son Passage. Comme pour une Fête-Dieu. Jaune, orange, mordorée, fuchsia, violine, toutes les couleurs sont prêtes pour l’honorer.
Sûr ! Il passe aussi par là. Il arpente toute sa création soir et matin pour voir si, pour demain, le chemin du randonneur est prêt.
A quoi servirait tous ces efforts pour Dieu seul si l’homme ne s’en émerveillait pas ? Car il s’agit de l’ouvrir à la Beauté. Il en a tant besoin ! Saura-t-il voir son Dieu qui se démène ?… »
Et, en écho, dans ma méditation du jour je recevais cette confidence exprimée par Jean de La Croix :  » En hâte, il a passé par ces bocages et les parcourant du regard, par son seul visage, il les a laissés vêtus de beauté « .

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Il me faut me déconnecter

C’est non sans appréhension que, chaque matin, j’ouvre ma boite mail. En effet, la multiplicité des appels aux dons et aux signatures pour toutes sortes de raisons louables, nobles  et nécessaires me submerge littéralement. J’ai l’impression que toute la misère du monde me tombe dessus en début de journée. Déprimant !
Aller sur les réseaux sociaux est du même acabit. Chacun y va de son engagement humanitaire et m’invite à signer, signer, signer….
Répondre aux appels multiples de manifs diverses (violences, urgences sanitaires, élections municipales et autres soutiens et mobilisations) m’épuisent à l’avance.
Et pour couronner le tout, les médias assènent leurs mauvaises nouvelles ad nauseam  à toutes les pages ou toutes les émissions.
Et j’en arrive à me culpabiliser de ne pas faire ce qu’il faut ou de me désinscrire de toutes ces sollicitations… un comble !
L’agitation humaine effervescente et négative des medias me sa-tu-re !
Overdose !
Il me faut me déconnecter.

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Violences institutionnelles et autres joyeusetées

PARIS – 2 JUIN 2020 : rassemblement comité adama devant TGI Paris. – NnoMan

« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »


Jamais cette réflexion d’Helder Camara n’a semblé aussi pertinente qu’aujourd’hui. Nous voyons la violence institutionnelle aux Etats-Unis où un président raciste envoie l’armée pour mater son propre peuple. En France, les pouvoirs publics restent sourds aux appels des plus pauvres depuis des mois (gilets jeunes) et aux réclamations des exploités (soignants dans les hôpitaux par exemple que l’on remercie avec des merdailles après tant d’abnégation de leur part). Ils répondent à tous ceux-là par des répressions policières, jamais vues jusqu’ici, avec une militarisation d’armes et de moyens (vidéos, drones…) de plus en plus sophistiquées.

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Histoires de femmes

Le trou St Martin est dans l’échancrure située au 2/3 de la barre à droite

Face à chez moi se dresse, au loin, la grande barre des Dourbes solidement amarrée au Pic de Couard. 17 kms de long (la plus grande d’Europe dit-on), elle surligne l’horizon entre ciel et terre à 1730 m d’altitude. Chaque soir son grès blanc s’illumine des couleurs du soleil couchant. Toutes les palettes de couleurs y passent au gré du jour, de sa limpidité, de ses éventuels orages. Voilà bien longtemps que ce massif « m’appelait » et jeudi dernier j’ai pu gravir et arpenter la crête, sur 12 kms, du Pas de Tartonne au Pas de la Faye (prononcer faille. le ‘Pas’ dit le ‘Passage‘) . En découvrant par le haut le « trou Saint Martin » qui deux fois l’an, le 11 novembre et le 30 Janvier laisse passer le soleil, très bas à ces saisons, pour venir illuminer une petite minute le rocher Saint Martin bien en contrebas.

Le décor étant planté, j’en viens au sujet de mon billet. Allez donc savoir pourquoi, dans mon semi sommeil, la nuit suivante cette marche et cet environnement m’ont fait pensé à Rahab la prostituée et à… Anne Soupa. Avant de vous dire pourquoi je vous présente ces deux figures de femmes :

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Humeurs en sortie de déconfinement. A l’écoute du « Sacré ».

Cette semaine, première sortie en montagne, dans les gorges de Trévans, après le confinement. Plus longue bien sûr que l’heure journalière permise pendant les replis à domicile.
Je n’ai pas eu à me plaindre de cet enfermement étant plutôt privilégié : vue splendide et calme ont fait le bonheur de mes jours de retraité confiné.
Par contre, cette  longue sortie a été un moment fort d’émerveillement et une source de paix intérieure. Comme des retrouvailles. Peut-être cette capacité d’émerveillement est-elle le chemin de l’intériorité.

Le « Stop » de Besarab Nicolescu

Voici un propos de Besarab Nicolescu qui me parle. C’est un physicien franco roumain spécialisé en physique quantique, ancien chercheur au CNRS. Nous voici à la croisée des chemins : vivre ou mourir. Quel sera le choix des humains, en particulier des décideurs de tous poils ?
(Titres et images sont du blog )

« Tout se passe comme si un ordre « STOP ! » avait été donné sur le plan planétaire. Bien entendu, ce n’est pas cette entité sommaire et sans conscience de l’infiniment petit, le coronavirus, qui a donné cet ordre. Cet ordre semble émaner du mouvement cosmique lui-même perturbé par le rêve fou de l’être humain de dominer et manipuler la Nature. Tout s’est arrêté soudainement pour la moitié des pays du monde. Cette immobilité n’a pas manqué de nous révéler toutes les failles de la mondialisation centrée sur le profit et l’argent. Mais lesquels, parmi les politiciens et les dirigeants du monde, seront ceux qui auront les yeux pour voir ? Nous sommes plongés dans l’aveuglement des ténèbres de nos habitudes de pensée et des idéologies du progrès, en décalage total avec la réalité.

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