
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Jamais cette réflexion d’Helder Camara n’a semblé aussi pertinente qu’aujourd’hui. Nous voyons la violence institutionnelle aux Etats-Unis où un président raciste envoie l’armée pour mater son propre peuple. En France, les pouvoirs publics restent sourds aux appels des plus pauvres depuis des mois (gilets jeunes) et aux réclamations des exploités (soignants dans les hôpitaux par exemple que l’on remercie avec des merdailles après tant d’abnégation de leur part). Ils répondent à tous ceux-là par des répressions policières, jamais vues jusqu’ici, avec une militarisation d’armes et de moyens (vidéos, drones…) de plus en plus sophistiquées.