L’eau se rappelle à notre bon souvenir pour nous inviter à penser à elle comme élément central et déterminant de notre avenir et de notre survie. Pendant que la rivière le Doubs qui a donné son nom au département est complètement asséchée, plus au sud, le Var et la Vésubie n’arrivent plus à contenir le trop plein d’eau qui monte de la Méditerranée et provoque des catastrophes jamais vues dans la région. En cause une seule et même raison : le réchauffement climatique. Plutôt que de s’attaquer à la racine du problème, le gouvernement déclare les villages en catastrophes naturelles et une députée Larem « assiste » (de loin semble-t-il et sans agir) à une nette dégradation de la situation climatique.
Qu’est-ce qui m’arrive ? En découvrant les infos il y a quelques jours j’apprends que Trump à attrapé le coronavirus et je me suis réjouis de la nouvelle. Pas très sympa je reconnais; mais quel bonheur, pendant un instant, de savoir qu’il va peut-être mourir et emporter avec lui toutes les méchancetés, les folies, les bassesses, les coups tordus, les mépris et les suffisances dont il raffole pour avilir et salir ceux et celles qui ne pensent pas comme lui et aussi le monde tant son complexe de supériorité l’a rendu suffisant. Je suppose que de par toute la terre beaucoup de personnes ont du réagir comme moi tant la haine qu’il suscite devient universelle. Une lueur s’est allumée…. et si les cauchemars devenaient des rêves enchantés ?
A longueur de journée les médias (journaux, télé, réseaux sociaux, discussions familiales et de voisinage…) relaient en boucle les désespérantes et stériles commentaires au sujet du Covid. Même si j’ai « coupé le son », je m’interroge sur la propension des scientifiques « qui « conseillent » et celle encore plus grande des politiques qui « décident » à investir ainsi l’espace public.
Nous sommes dans la manipulation la plus complète avec ces overdoses de fausses infos qui vont à l’encontre du bon sens. Plus ça parle plus je détecte des mensonges au cœur des incohérences des décideurs. Il nous faut aller au-delà du discours ressassé pour tenter de dévoiler ce qui se cache derrière les propos des gouvernants qui semble-t-il, n’ont rien à dire et n’ont plus rien à faire d’autre que de gérer « la crise ». Quelle ardeur de leur part pour faire passer leur discours.
Parmi les sujets cruciaux qui sont passés sous silence dans le tohu-bohu médiatico-politique que je dénonçais dans le post précédent (les mougeons), il en est un dont je n’ai pas su l’existence et qu’un drame vient de mettre sous les feux de la rampe des « actualités ». Je vous partage ce que j’ai trouvé sur le site « A l’encontre »qui résume bien la situation du « camp de concentration » de Moria … en Europe :
Dernière semaine à La Réunion et le départ se profile. Sur la photo de cette marine à St Leu se profile aussi une pollution aux hydrocarbures due à un cargo échoué à l’île Maurice. Personne n’en parle à part le député européen insoumis Younous Omarjee qui remue ciel et terre pour éviter un désastre écologique. Hier, visite à Cilaos dans son écrin encore préservé, au pied du piton des neiges, le plus haut sommet de l’océan indien (3070 m) . Comment ne pas penser à tous ceux qui ont apporté dans ces contrées reculées il y a quelques siècles des « rudiments » de survie pour des populations pauvres et abandonnées qui avaient fui l’esclavage. Leur souci était d’abord le bien-être des hommes et des femmes avant tout prosélytisme déplacé. Certains missionnaires, venus en grande partie de Bretagne, savaient se faire proches et ouverts. Voici ce qui a retenu mon attention cette semaine :
A La Reunion c’est la grande campagne sucrière qui debute. D’immenses « cachalots » (immenses remorques où s’entassent les tiges de canne fraîchement coupées )envahissent les routes invitant à la prudence. D’autant plus que la situation automobile est dantesque. Pire qu’en région parisienne et nous sommes pourtant en période de vacances !
Voici ce qui a retenu mon attention cette semaine.
PARIS – 2 JUIN 2020 : rassemblement comité adama devant TGI Paris. – NnoMan
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Jamais cette réflexion d’Helder Camara n’a semblé aussi pertinente qu’aujourd’hui. Nous voyons la violence institutionnelle aux Etats-Unis où un président raciste envoie l’armée pour mater son propre peuple. En France, les pouvoirs publics restent sourds aux appels des plus pauvres depuis des mois (gilets jeunes) et aux réclamations des exploités (soignants dans les hôpitaux par exemple que l’on remercie avec des merdailles après tant d’abnégation de leur part). Ils répondent à tous ceux-là par des répressions policières, jamais vues jusqu’ici, avec une militarisation d’armes et de moyens (vidéos, drones…) de plus en plus sophistiquées.
Dans Télérama du 22 avril 2020 le documentariste Stan Neumann (voir « le temps des ouvriers » en replay sur Arte – 4 volets passionnants) s’ interroge : « La période singulière que nous traversons avec la pandémie du coronavirus donne à entendre des paroles d’espoir sur de possibles grandes réformes politiques et sociales. Le Tchèque pessimiste qui est en moi se dit qu’une fois passée la crise cet espoir pourrait bien être balayé. Je me trompe peut-être, mais l’égoïsme capitaliste me semble trop puissant pour ne pas reprendre le dessus. Et puis, même si l’on revenait sur la libéralisation effrénée de notre économie, on ne corrigerait pas l’énorme déséquilibre entre l’Occident développé et le reste du monde. Tant que subsistera cette inégalité, on restera au bord du gouffre. »
Je crois qu’il n’est pas le seul à penser ainsi. Un doute profond mine bien des personnes sur la capacité des hommes à se saisir de la crise pour changer de paradigme. J’en fait partie.
Je ne veux pas tomber dans le catastrophisme mais quand même, je m’inquiète. Pourquoi ? Je pense à cette maladie qui vient de toucher ces temps-ci l’Afrique et qui, de toute évidence, va faire des millions de morts. Je pense aux replis identitaires, pays par pays, qui ne s’inquiètent pas de la survenue de cette hécatombe annoncée. Je pense qu’à dimension planétaire, ce virus que nous combattons localement doit bien rire des « frontières » supposées que nous mettons en place individuellement et collectivement par pays. Je pense que si nous ne prenons pas au sérieux la dimension mondiale de l’épidémie, ce Covid 19 que nous tentons de mettre à la porte dans chaque pays reviendra par la fenêtre. C’est clair comme de l’eau de roche. Je pense, qu’à défaut, notre confinement va durer des mois, voire des années, et que nous courrons vers un désastre dont nous ne mesurons pas les enjeux économiques, sociaux, guerriers. Alors que faire ?
« C’est le titre d’un livre de Naomi Klein qui explique comment et pourquoi, depuis le début des années soixante-dix, les classes dirigeantes mondiales mènent une véritable guerre – il n’y a pas d’autre mot – contre les (leurs) peuples en utilisant une stratégie du désastre. Elles tirent profit des catastrophes naturelles (vagues géantes, tremblements de terre, ouragans) ou provoquent des catastrophes humaines (conflits militaires, exploitation artificielle du « terrorisme » , désastres écologiques ) pour renforcer leur pouvoir aux dépens du domaine public et de la société civile, et imposer, par la violence et la sidération, le modèle d’une société capitaliste toujours plus réactionnaire… »